Franck Dubois. Vit et travaille à Évreux, France

Le travail de Franck Dubois, essentiellement basé sur les rapports aux signes, met en exergue la simplicité d’un point de vue, qu’il soit visuel ou sonore. Une lecture a priori simple mais qui de-mande ou suggère toutefois une attention du spectateur. Ce travail parle et pose la question de l’attention. Plus spécifiquement les installations et dispositifs questionnent la position du spec-tateur et sa disponibilité en terme de temps.

La société dans laquelle nous vivons sollicite sans cesse notre appétit d’images, alors que les ondes qui viennent frapper nos tympans ne s'arrêtent jamais. Bien au-delà de l'harmonie et de la musique, le monde qui nous entoure pro-duit une quantité impressionnante de données que nos oreilles reçoivent sans que nous y prê-tions attention. Alors que notre système auditif, extrêmement complexe, est rendu paresseux par notre manque d'attention, par les formats de compressions (mp3, débits internet, miniaturi-sation, etc.), nous nous dirigeons inexorablement vers une pauvreté de l'écoute.

Ses intentions plastiques se portent vers une re-découverte du son qui se donne à écouter bien plus qu’à entendre, qui suppose une attention tendue vers l’impalpable, l’insaisissable et qui constitue néanmoins une expérience physique, épidermique.

Franck Dubois est aussi membre du duo de mu-sique expérimentale MLFD et dirige |’Atelier(s), une programmation de musique expérimentale et improvisée basée à Évreux.

Benoit Pierre. Vit et travaille à Poitiers, France

« Je ne me méfie pas de la réalité, dont je ne sais presque rien, mais j’entretiens des soupçons concernant la perception de la réalité à partir des images que nos sens retiennent. Je ne pense rien décrire plus clairement concernant la réalité que ma propre relation à la réalité. Et celle-ci a toujours eu à voir avec les questions d’emplace-ment, de déplacement et d’espacement, la sédi-mentation, le fragmen- taire et je ne sais quoi encore ».

Depuis 2015, il développe un projet de recherche intitulé National Story Kit à partir d’une large collecte de manuels scolaires d’histoire-géographie.

Le travail consiste essentiellement à augmenter le contenu fictionnel de ce matériau en procé-dant par de minutieux forages dans le feuilleté imprimé. Il met alors en relief l’accumulation et la superposition d’images qui, au fil du temps, ont marqué nos mémoires. Chaque image en cache partiellement d’autres, suscitant un brouillage du programme, et créant, par la révé-lation de condensations imprévues, un paysage géopolitique indiscipliné.

Son travail est montré à l’occasion d’expositions personnelles et collectives en France et à l’étran-ger (Artothèque de la Réunion et de Poitiers, Les Salaisons de Romainville, Galerie o3one à Belgrade, Frac Normandie...).

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